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Lorsqu’il a compris à l’âge de 42 ans qu’il était atteint d’une tumeur au cerveau incurable, Nicolas Menet a bâti un « projet de fin de vie » pour donner du sens aux derniers mois qu’il lui restait à vivre. La mort étant absente de nos sociétés, il a dû tout apprendre sur elle en moins d’un an, comme une sorte de vieillissement accéléré. Il a constaté que de maîtriser ses derniers instants pour revoir par exemple les êtres chers ou de se réconcilier avec d’autres permet de mieux accepter l’imminence de la mort. C’est en quelque sorte une forme de réparation de soi. Cela peut permettre aussi de rédiger ses directives anticipées, de choisir sa fin et d’en parler avec sa famille et ses médecins.
Ce dialogue nécessaire apaise les choses « Faire le deuil de soi » est un processus douloureux mais c’est un chemin vers l’acceptation. Il faut renoncer au futur, à ses projets, et constater la dégradation de son corps et de ses facultés intellectuelles. Mais face à cette dégénérescence il a découvert une pulsion de vie incroyable qui lui a permis de mobiliser des ressources physiques et mentales inconnues jusqu’alors. Outre le récit de son expérience, dans cet ouvrage Nicolas Menet formule également des propositions concrètes issues de ses observations. Il développe son idée « du bien mourir ».
Il considère que le débat sur l’euthanasie est bien pauvre par rapport à l’importance du libre arbitre et de la conscience humaine. La loi aujourd’hui existe dans notre pays mais elle est mal connue, mal appliquée, mal présentée par des gens qui veulent semer le trouble sur cette question. Le vrai sujet pour lui c’est l’anticipation de notre mort et son acceptation dans la société. Un ouvrage courageux et utile paru un mois après son décès.

- bibliothécaire à la Médiathèque Simone de Beauvoir

Faire le deuil de soi de Nicolas Menet – Le Cherche Midi. Le Réserver ?

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