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Frida de la Maurandière est l’auteur mystère de ce billet. Celle ci nous a fait parvenir ce texte par notre courriel la semaine dernière. Depuis nous sollicitons nos neuronnes pour tenter de mettre un nom ou du moins un visage derrière ce pseudonyme. En tout les cas nous avons adoré ce billet et c’est avec plaisir que nous vous le proposons.Quand je dis à Jean-Charles que je vais à la médiathèque de la Monnaie, je sens que je l’agace.

Ce n’est pas le fait que j’aille dans le quartier de la Monnaie qui agace Jean-Charles, mais « Médiathèque de la Monnaie » c’est long à prononcer.

Et qu’en conséquence j’emprunte un dixième de son temps précieux de consultant en communication surmené.

Et que le temps c’est de l’argent, time is Money. Avec la bibliothèque centrale j’avais le même souci, un vrai roman fleuve que d’annoncer à mon cher affairé que je me rendais à la Médiathèque Simone de Beauvoir. Jusqu’à ce qu’une lueur de génie me traverse et que je surnomme la belle ronronnante “Momone”. J’ai aussitôt vu dans l’oeil de Jean-Charles qu’il roucoulait de satisfaction, j’allégeais de trois dixièmes de seconde mon intrusion dans son espace/temps. Tout est relatif me direz-vous, mais avec lui tout compte.

Pour faire bref avec la Médiathèque de la Monnaie je tournais autour du pot depuis deux mois. Pas vraiment plus court, j’avais bien tenté un ” Je vais à la Monnaie ! ”

Mais comment deviner le sens de cette phrase sibylline ?

Etait-ce pour dire que je me rendais au marché de la Monnaie … où je passe beaucoup trop de temps soit. Mais Jean-Charles apprécie mon escapade du samedi qui est un bon investissement argent dépensé/courses rapportées. Il me l’a grommelé un soir entre deux dossiers.

Ce “Je vais à la Monnaie ! “. Etait-ce pour annoncer que je me rendais au coin de la rue pour retirer de l’argent au distributeur de cette vieille banque française, de boiseries garnie à Romans ?. Celle qui a l’élégance de nous rappeler avec ce bardage qu’elle a fait un gros chèque en bois sur notre dos de contribuable. Que nous allons renflouer cette dette des années durant et qui se camoufle maintenant derrière un énigmatique CLC pour nous faire oublier le scandale du Crédit lyonnais.

Je m’égare, revenons à nos moutons. Je vous narrais mon souci avec la Médiathèque de la Monnaie et le temps si précieux de Jean-Charles.

Dans ce siècle du SMS, ânonner « Médiathèque de la Monnaie » est interminable. De plus il m’est imprononçable avec mon accent suédois encore très marqué tout comme mes traits quand je m’applique à articuler.

J’avais imaginé MM, les initiales de Médiathèque de la Monnaie. Cela me fait penser à une sucrerie. Que ce soit un délice que d’aller à cette médiathèque, OK, mais MM cela fait à la réflexion trop supermarché.

Et puis cela m’est venu hier.

Limpide.

Allez savoir comment ?

Le fait de savoir que le ramadan se déroule en ce moment dans le monde et à la Monnaie aussi ?

L’évidence.

Une contaction entre Médiathèque et Monnaie. Médinaie.

J’ai aussitôt testé sur Jean-Charles. Qui en bon professionnel aguerrit m’a renvoyé illico ces quatre mots, “çà résonne comme Méditerranée”.

Je vous décode avec ce que j’ai compris du métier de communicant qui est bien souvent abscons

« Ma chère c’est très intéressant car cela connote avec un univers sémantique riche, celui de la Méditerranée, les cultures méditerranéennes, en phase avec les pays d’origine de la plupart des personnes du quartier. Qu’on trouve en filigrane dans Médinaie: Médina. »

Robert m’a appris que la médina est le quartier musulman d’une ville.

Détrompez-vous, Robert n’est pas un amant avec qui je trahirais Jean-Charles, mais mon compagnon de toujours, le dictionnaire “Le Petit Robert”.

Et puis dans ces quatre mots “çà résonne comme Méditerranée” j’ai compris que Jean-Charles m’avais adoptée comme une communicante. Qu’enfin je comprenais son boulot si merveilleux de créatif. Je venais d’entrer de plein pied dans son monde. Reconnue enfin. Qu’il m’ait fallu 20 ans est une autre affaire !

Sans compter qu’à l’avenir je lui économiserai avec ce raccourci, sur l’année et à vue de pif, deux secondes sur son temps si précieux.

Après cette royale adoption par le conseil de famille réuni sur le pouce, je vous annonce que je viendrai dorénavant me servir en romans de midinette dans ce tout nouvel édifice public romanais que je viens d’inaugurer. La Médinaie.

Frida de la Maurandière

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