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Antoine, le personnage du de Chalandon, n’aura pas le bonheur d’amitié. Comme l’indique le titre, dès le départ, nous savons que ce sera le récit d’une désillusion, de la douleur de prendre conscience qu’un être éminemment admiré n’est pas celui que l’on croyait. Chalandon rend très crédible cette relation entre un jeune luthier français qui dans les années 70 devint épris de l’Irlande et de la cause républicaine et d’un leader âgé et respecté des siens, Tyrone Meehan. Antoine a voulu faire sienne la cause irlandaise et Meehan a essayé de l’en dissuader. Geste protecteur ou parade pour dissimuler sa duplicité ? Comme l’indique le possessif du titre, Antoine voudra savoir si celui qu’il considérait son maître a eu pour lui une amitié vraie. Outre cette histoire d’amitié intrigante, j’ai aimé ce pour la reconstitution historique discrète et vivante. Chalandon, qui a été reporter en Irlande du Nord pendant les années sombres, excelle à recréer les ambiances glauques des quartiers catholiques de Belfast sous l’occupation britannique, à décrire des gens dignes et solidaires, accueillants et totalement engagés dans une lutte inégale, de l’époque où les prisonniers politiques faisaient la grève de la faim et en mouraient dans l’indifférence du régime Thatcher jusqu’au dépôt des armes de l’IRA s’engageant avec le Sinn Fein dans un processus de paix. Chalandon, idéaliste ou humaniste, par la tournure finale qu’il donne à son récit, semble nous suggérer que parfois la disposition à l’amitié peut l’emporter sur la désillusion.

Une suggestion de lecture proposée par un  de Montréal membre du club des Irrésistibles du Réseau des Bibliothèques Publiques Montréal partenaire des Médiathèques de ValenceRomansAgglo.

Mon traître de Sorj Chalandon - Livre de Poche. Le Réserver ?

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