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« Rapper c’est parler en mieux, c’est parler avec tous les accents, toutes les intonations, toutes les nuances, toutes les modulations de fréquence (…) c’est épouser enfin toutes les dépressions des terrains accidentés et mouvants que nous habitons. Rapper c’est ne pas se contenter de parler, c’est parler de telle sorte que la matière des mots nous ébranle (…).

Au début des années 90, la narratrice entre dans le champ magnétique du groupe de rap de Joey Starr et Kool Shen, où elle vibrera durant toute la décennie. Elle invite ici le lecteur à découvrir la genèse du « Suprême NTM » marquée par le concert mythique de mars 1991 à Mantes-la-Jolie, à suivre la déflagration provoquée par ces rappeurs dans une partie de la jeunesse française et à vivre de près les grands moments de l’épopée.

« Si moi je prends un micro un jour, toi prends une chaise. » Joey Starr a pris la mouche, et les premiers textes de NTM surgissent. « Matière première mal dégrossie, mais pierre précieuse. ». Et c’est sur scène que l’essentiel se produit : « les mots éjectés un coup de pied au cul, pas raccompagnés à la sortie. ».

L’auteur, emportée par l’émotion, laisse libre court à son lyrisme, et parle ainsi des cordes vocales de Joey qui aboie et rugit : « il les montre à la foule, il les brandit, (…) de l’or, on se battrait pour les récupérer, les serrer contre son cœur, les garder sous verre (…). Le texte s’est collé au rythme du rap, le lecteur lit aussi vite qui jaillit le « flow » de Joey et Kool.

« Photosensible qui imprime tout, qui absorbe et renvoie la lumière. ». Ce texte ne cherche pas à convaincre quiconque de suivre le mouvement, mais le décrit avec réalisme et justesse, avec enthousiasme et intelligence. NTM, c’est l’expression d’une génération, la marque d’une époque.

Amateur de rap ou non, connaisseur de NTM ou pas, il suffit d’être sensible au rythme et aux mots ou d’apprécier de plonger dans l’âme d’une société pour goûter ce texte plein de vie.

Sébastien - Libraire à la librairie des cordeliers.

Du bruit (Gallimard), par Joy Sorman (née en 1973) auteur de « Boys, boys, boys », prix de Flore 2005.

18 notes :

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