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Depuis quelques temps, un vent de violence et d’arbitraire semble poindre dans le pays et que dire de ces hommes armés de bâtons qui sillonnent les rues ? Fazil est un jeune homme dont la ruine du père causée par le gouvernement conduit à la pauvreté. Il parvient tout de même à poursuivre ses études de littérature à l’université. Pour gagner un peu d’argent, il joue le rôle d’un figurant attablé dans une émission de . C’est lors de l’enregistrement de l’une de ces émissions qu’il fait la connaissance de madame Hayat aux courbes avantageuses. Pourtant bien plus âgée que lui, Fazil va aimer cette femme qui l’initiera aux plaisirs charnels mais qui garde tous ses mystères. Elle semble en effet retirée du monde, passe ses journées à regarder les documentaires à la télé, se réjouit de petits plaisirs du quotidien mais semble liée à certains membres influents du pouvoir en place. C’est également dans le cadre de l’émission que Fazil fera la connaissance de la jeune Sila qui partage de nombreux points communs avec lui : étudiante en littérature, elle s’est, elle aussi, retrouvée sans argent lorsque le gouvernement a saisi tous les biens de son père. Ensemble, ils parlent littérature, de ce qu’elle permet, de ce qu’elle est, autant de débats qui ponctuent leurs soirées. Fazil hésite entre ces deux femmes mais l’atmosphère pesante devenant si insupportable qu’il va devoir choisir : rester avec madame Hayat au risque d’être arrêté ou quitter le pays avec Sila pour un pays plus libre. Que va-t-il faire ? Ce a été écrit tandis que l’auteur était en prison. Difficile dans ces conditions de ne pas imaginer ce que la littérature et l’écriture ont représenté pour lui : un socle sur lequel prendre appui, une échappatoire à sa condition. Mais la littérature n’est-elle pas faite pour cela ? Comment ne pas imaginer l’auteur-Fazil pris dans un étau entre une Turquie d’avant symbolisée par madame Hayat où tout était permis, une Turquie aimée et regrettée et la possibilité de fuir ailleurs, loin symbolisée par Sila. L’auteur, lui a choisi de ne pas abandonner son pays natal, il est resté et la plume sera son moyen de combattre.

- bibliothécaire à la Médiathèque Simone de Beauvoir

Madame Hayat d' Ahmet Altan - Actes Sud. Le Réserver ?

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