Le Temps où nous chantions de Richard Powers
Mots-clés : roman
Deux grands thèmes habitent ce roman : le racisme et la musique. Il est écrit à la première personne par Joe, le deuxième fils de la famille Strom, qui vit aux États-Unis dans le courant du XXe siècle. Le père, David Strom, est un émigré juif allemand, physicien enseignant la physique quantique à Columbia et très pris par ses recherches qui le conduiront à participer à la confection de la bombe atomique et elle, Delia Daley, Noire américaine, musicienne et fille de médecin.
« Le poisson et l’oiseau peuvent tomber amoureux l’un de l’autre. Mais le seul nid possible est pas de nid. » (Page 804) Voilà le drame de cette famille. Ce couple a eu trois enfants qu’il élève avec l’espoir de faire passer la famille avant la race. C’est ce qu’ils réussissent à faire les premières années en faisant de l’amour de la musique le centre d’intérêt familial. Puis la mère meurt dans l’incendie (provoqué ?) de sa maison et la famille éclate.
Jonah, le fils aîné, ténor à la voix extraordinaire et de renommée mondiale, est accompagné au piano dans ses concerts par son frère, Joe. La petite Ruth, 10 ans à la mort de sa mère, rejette, dans son adolescence, la culture blanche de son père qu’elle renie − la race avant la famille − devient militante pour les droits civiques des Noirs dans les années 60, appartient aux Black Panthers, accusant ses frères de devenir des laquais à la solde des Blancs.
Des passages très poignants, surtout de la mère souffrant de cette haine raciale, si humiliante et cruelle, se questionnant sans cesse sur la difficulté d’élever des enfants deux fois parias avec leur sang noir et leur sang juif bien que blanc. Il n’y a que les Blancs, pense-t-elle, qui peuvent se payer le luxe de ne pas tenir compte de la couleur de la peau.
C’est une fresque très intéressante et passionnante de l’Amérique, surtout sociale et musicale. La première centaine de pages est assez difficile à digérer tant il y a de technique musicale pour une béotienne en la matière.
Si les chapitres ne sont pas d’ordre chronologique, cela ne gène en rien le lecteur.
C’est un grand roman à lire absolument pour ceux qui veulent mieux comprendre l’Amérique du XXe siècle.
Une suggestion de lecture proposée par un lecteur de Montréal membre du club des Irresistibles du Réseau des Bibliothèques Publiques de Montréal partenaire des Médiathèques du Pays de Romans.
14 notes :
- Anonyme :
- Anonyme :
- Anonyme :
- Anonyme :
- Anonyme :
- Anonyme :
- Anonyme :
- Anonyme :
- Anonyme :
- Anonyme :
- Anonyme :
- Anonyme :
- Anonyme :
- Anonyme :
Articles portant sur des thèmes similaires :
Les personnes qui aiment cet article aiment aussi :
Sous la ville rouge de René Frégni
Les joueurs de Stewart O’Nan
La liste de Siobhan Vivian
Le tueur de la Green River de Jensen & Case
Un endroit où se cacher de Joyce Carol Oates
Intuitions, trilogie de Rachel Ward
Imprimer | Commenter | Articlé publié par Médiathèque Monnaie le 03 Juin 13 |