Si vous aimez les histoires propres sur elles, moralisatrices et qui finissent toujours bien, ne regardez jamais Skins.

La première fois que j'ai regardé la série, j'ai su que ce n'était pas une série comme les autres. Des personnages plus ou moins atypiques : un playboy manipulateur, pervers et sociopathe, un puceau loser avec le coeur sur la main, une anorexique qui se cache derrière un masque de "tout va bien" mais qui est au bord du gouffre, un clubber drogué, un dessinateur/danseur gay, un musulman pratiquant mais seulement pour sa famille...
Le ton, les thèmes abordés, le rythme, les situations, les personnages très peu conventionnels... il n'y a que les Anglais pour faire ça ! Chaque épisode est consacré à un des personnages.

Quel bonheur de voir évoluer ces personnages aussi vrais, bien ancrés dans leur époque. Ce qui implique un langage et des situations qui risquent de faire peur à certains adultes. Mais cette série reflète aussi une certaine réalité, la vie dans les banlieues anglaises où la pauvreté affective, bien plus présente que financière, laisse grandir des jeunes sans garde-fou, dans une liberté illusoire où solitude, mal être poussent ces jeunes vers l'alcool, la drogue, l'anorexie, la solitude et une dérive suicidaire.

Pour autant, la série n'est pas glauque, ni malsaine. En tout cas, je ne trouve pas. Elle est réaliste, choc et dresse le portrait d'une jeunesse dorée en complète désillusion.

J'ai vraiment beaucoup aimé les deux premières saisons. La série a continué après le départ de la première génération de personnages mais j'ai trouvé les personnages bien moins attachants.

Maryjo  - Bibliothécaire à la Médiathèque Simone de Beauvoir

Skins d'Adam Smith. Saison 1 à 4. Les Réserver ?*


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