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Au commencement il y a Alexandre, jeune Français propriétaire en Indochine d’une exploitation d’hévéas où il fait travailler de nombreuses familles dont certains membres sont sensibles aux premières lueurs révolutionnaires qui les délivreraient eux et leur pays du joug français. Parmi eux se trouve Mai, jeune révolutionnaire qui ne veut que la perte d’Alexandre. Pourtant, lors de leur rencontre, il n’y a plus de haine mais de l’amour. De ce dernier naîtra une petite fille, Tam. Là s’arrête la belle histoire car l’histoire avec un grand H fait son entrée en scène. Les vies se font et se défont au rythme des bombardements et des ambitions occidentales. A l’image de l’œuvre de l’artiste Louis Boudrault que l’auteure a choisi pour illustrer la couverture de son , ce dernier déroule les fils d’histoires d’hommes et de femmes victimes de choix qui les dépassent. Les fils de vie des personnages se croisent et se décroisent, s’emmêlent et se démêlent. Parfois cela fait de belles rencontres mais souvent cela provoquent des drames. Ce m’a beaucoup touché. Avec un style très épuré l’auteure raconte les drames de son pays d’origine. Avec beaucoup d’humilité, elle précise qu’il ne s’agit là que de sa vérité et qu’il est difficile de parler des faits avec des mots car ceux-ci sont limités, ils ne parviennent pas à restituer tout.
Tant mieux semble-t-il car parfois nous n’aurions pu retenir nos larmes.

- bibliothécaire à la Médiathèque Simone de Beauvoir

Em de Kim Thuy - Liana Levi. Le Réserver ?
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