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J’avais été saisi en juillet dernier à ma première lecture de "La foudre". La seconde m’a laissé encore plus sonné et bouleversé que la première. Chacun, chacune, fait avec ses émotions du moment, bien sûr, mais rarement je me suis senti lu par un livre à ce point. Tout ceci est personnel et m’appartient, mais pour vous tous et toutes qui n’êtes pas moi, voici ce que je peux vous dire de ce livre de Pierric Bailly. Voici un livre qui vous emporte dans le Haut-Jura, autour du Lac Léman, un peu en Suisse, dans des bleds et des montagnes où vous n’irez peut-être jamais et qui, sous la plume de Pierric Bailly, vous sembleront pourtant aussi familiers et étrangers et que les montagnes, les rivières et les lacs du Montana dont nous abreuve la littérature américaine, et que l’on adore pourtant retrouver. Mais ici donc, c’est le Haut-Jura et c’est nulle part ailleurs. Un pays froid, avec sa vie paysanne qui perdure et se réinvente à l’heure d’internet, un pays qui garde un caractère un brin austère que rien ne détend davantage que la beauté d’un panorama dégagé au sommet du Reculet. Et dans ce pays, dans ce paysage, on suit Julien, qu’ici tout le monde appelle John. Juste vous dire que ce type je ne l’ai jamais encore rencontré en littérature. C’est un berger romantique. Un berger amoureux qui va vivre sa plus belle histoire d’amour et qui va morfler comme jamais dans les bras de Nadia, la femme d’un type incarcéré pour le meurtre d’un chasseur. John, aime. Il n’attend que cela de la vie pourrait-on presque dire. Aimer. Mais aimer vraiment, pleinement. Aimer jusqu’à en souffrir, quand la tendresse et la complicité du couple ne suffisent plus, ne sont pas assez. Il attend la foudre, il attend que quelque chose se passe, lui tombe dessus, l’amour qui dévore tout et ne vous rend plus jamais vraiment à vous-même. John, c’est un type beaucoup plus solide qu’il n’y paraît, ne vous y trompez pas. Pas un costaud, un mec avec un cœur tendre, un naïf désarmé face à l’orage, c'est certain, mais c'est aussi un type aux mille boulots, qui se réinvente sans cesse, habile de ses mains, adaptable, avec son lot de claques offert par la vie.
Je vous invite à partir avec lui en lisant "La foudre", et à découvrir ce masculin jurassien d’un genre nouveau. Un type qui vient d’un monde de chasseurs qu’il ne renie pas, mais qui aime ses bêtes, ses patous, et qui croit en l’amour plus que tout, depuis l’adolescence, un peu naïvement peut-être. John c’est un type qui attend la foudre.
C’est un type qui attend Nadia.

François - Libraire à la Librairie des Cordeliers

La foudre de Pierric Bailly  - P.O.L. Le Réserver ?

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