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Samedi dernier, direction clinique pour traitement d’une uvéite persistante. On sait quand on entre, très peu l’heure de la sortie. Lecture obligatoire, de l’œil gauche. Cuisine d’Antoine Emaz est sur la pile des incontournables numériques que je me suis promis de lire toutes affaires cessantes… Un livre de « recettes » pour le Club des Irrésistibles, du jamais vu. J’attaque avec mon Iphone. L’œuvre en courts chapitres s’y prête bien. Le lecteur bidule IBooks m’indique que le livre comporte 1131 pages. Suffisant pour l’attente et le plaisir des sens et du lire. Le livre est composé d’extraits des nombreux carnets qu’a noircis l’auteur. Limpide et attachant sur le vivre, le vieillir, l’écrire, la poésie, le lire et les sens. Ça ne se résume pas. Des extraits ? :

Livre : « Un livre, c’est de l’inachevé fermé. »
Écrire : « Toujours aller au plus simple, jamais au plus facile. » (Je prends bonne note) ou « Parvenir à être dense avec rien » ou « Quand on utilise peu de mots, il faut que chacun pèse une tonne » ou encore : « Un poème peut donner une idée, pas l’inverse. »
Lire : « Il faut avoir lu, beaucoup. Mais aucun livre n’est obligatoire, indispensable, incontournable. Il faut un bagage, certes, mais chacun décide ce qu’il met dedans. » (Devise pour le Club des Irrésistibles ?)
Vivre : « Si je ne vais nulle part, je trouverai bien la direction tout seul, ne vous inquiétez pas. »
Vieillir : « La fatigue, c’est une lente mise en mouvement de la vase de tête. »
Automner : « Grisaille du soir qui s’assombrit vite. Je n’aime pas cette période de l’année, comme si la perte de lumière coïncidait avec une énergie moindre. Une fatigue un peu poisseuse s’installe. »
Cuisiner : « L’odeur de la soupe : légèrement différente pour un seul navet ajouté aux poireaux-carottes » ou « Le plat du jour » ou « Devant, les six grosses tomates à farcir, sur la nappe bleu clair » ou « Bonne intuition ce midi : Saint-Jacques avec un peu de curry, et compotes d’endives » ou « Sabine s’est lancée en cuisine : meringues et tarte aux fraises. À côté de ça, mes merguez prévues pour ce midi vont sembler très banales. Tant pis. »
Je suis sorti de la clinique, pas encore de cette Cuisine que j’ai dévorée un peu gloutonnement sur mon Iphone jusqu’à épuisement des pages et de la pile, jusqu’à la fin du jour. J’y reviendrai. Le registre est différent, mais j’ai beaucoup pensé à Gabrielle Roy, à sa détresse et à son enchantement, en traînant dans cette « Cuisine ».


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Une suggestion de lecture proposée par un lecteur de Montréal membre du club des Irresistibles du Réseau des Bibliothèques Publiques de Montréal partenaire des Médiathèques du Pays de Romans.

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