L’imprudence de Loo Hui Phang
Mots-clés : rentrée littéraire
La narratrice dont on ne connaitra pas le prénom avait un an lorsque ses parents, immigrés vietnamiens, ont été contraints de quitter le Laos pour s’installer en France. Son frère alors âgé de onze ans a vécu ce déracinement comme un traumatisme. A trente-trois ans il vit toujours chez ses parents où il passe son temps à fumer du shit et à jouer aux jeux vidéo. Elle porte un regard lucide sur cette famille qui veut maintenir à tout prix dans ses murs l’atmosphère du Laos. De son côté, cette jeune photographe vit à l’instinct, elle n’a pas eu peur de transgresser les prophéties familiales pour prendre sa vie en main et aller au bout de ses désirs. Le décès de Waipo, la grand-mère maternelle va contraindre la mère, le frère et la narratrice à retourner à Savannaketh pour l'enterrement. Ce retour au source va lui ouvrir les yeux. Les discussions avec son grand-père, les retrouvailles avec Thu, la serveuse du restaurant, les promenades avec son frère dans les lieux de son enfance, lui permettent de mesurer la distance qui la sépare à la fois du Viêt-Nam et de la France. Elle comprend d’où elle vient et finalement qui elle est. Cet ouvrage aborde avec beaucoup d'émotion et de lucidité la difficulté du déraciné à trouver une identité en France, notamment lorsqu'il est originaire d'une ancienne colonie. Acquérir son autonomie via la maitrise de la langue ou de sa profession oblige à s'éloigner de sa culture d'origine. Malgré ces efforts d’intégration, on n’est pas certain de n'être plus regardé comme un étranger. Le retour au pays ne règle rien. On est considéré comme celui qui est parti. « Le seul endroit sur terre dont je peux revendiquer l'appartenance est le périmètre de ma peau. C'est là le seul vrai lieu qui est le mien. ». Elle use et abuse de ce territoire de liberté en multipliant les aventures ce qui donne un caractère sensuel à ce roman.
L’auteure connait parfaitement le sujet qu’elle évoque dans ce court roman parce qu’elle est née au Laos en 1974. J’ai trouvé que son style manquait un peu de fluidité mais c’est tout de même un premier roman réussi où règne une atmosphère particulière, un peu surannée.
Guy bibliothécaire médiathèque Simone de Beauvoir
L’imprudence de Loo Hui Phang - Actes Sud. Le Réserver ?
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Imprimer | Commenter | Articlé publié par Médiathèque Monnaie le 21 Nov. 19 |